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Bioprotection, des bénéfices agroécologiques mis en avant lors du Sival

En 2023, les raisons pour introduire le biocontrôle dans les itinéraires techniques en vigne, arboriculture ou maraîchage sont plurielles : modification de la certification Haute valeur environnementale, réduction des doses de cuivre, gestion des résistances… et enrichissement de la boîte à outils pour faire face aux bioagresseurs les plus complexes. Témoignages recueillis lors de conférences organisées pendant le Sival.

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La point sur les atouts des biosolutions notamment dans le cadre de la certification HVE avec l’équipe De Sangosse : Johana Sigel, chef marché vigne, Arnaud Lagriffoul, responsable développement durable et Guillaume Druart, responsable technique vigne.

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Premier constat pour l’édition 2023 du Sival qui s’est tenue du 17 au 19 janvier à Angers, les résultats d’essais sur l’efficacité des produits de biocontrôle ne sont plus le thème central dans les conférences. Appliquées en préventif, dans de bonnes conditions, ces solutions font leurs preuves. Ce sont surtout les bénéfices agroécologiques liés à l’insertion de ces solutions naturelles dans des stratégies de protection des cultures combinatoires qui ont été mis en avant. « Les agriculteurs identifient le rôle des biosolutions en complément de l’agronomie pour réduire l’Indice de fréquence de traitement (IFT) en substitution ou en modulant les doses de produits phytosanitaires conventionnels, a témoigné Guillaume Druart, responsable technique vigne chez de Sangosse. Ces solutions peuvent ralentir le développement des résistances de la part des bioagresseurs. Elles sont un appui pour transformer la stratégie de protection des cultures ou élargir la boîte à outils des solutions disponibles

 

La bioprotection, un appui technique pour la nouvelle certification HVE

Lors d’une conférence organisée le 18 janvier sur le rôle des biosolutions dans la certification Haute valeur environnementale (HVE) qui s’est tenue sur le Forum du biocontrôle, espace à l’initiative d’IBMA, De Sangosse a révélé une baisse de l’IFT de 20% à 25 % en moyenne chaque année quelles que soient les conditions climatiques dans cinq domaines viticoles. Ces vignobles font partie de son dispositif Fermes Biosolutions. Les itinéraires combinatoires visent la protection contre le mildiou, l’oïdium et le botrytis ainsi que la lutte contre les vers de la grappe, les cochenilles, les acariens et les escargots.

Depuis le 1er janvier, le cahier des charges de la certification HVE a évolué. Au 1er juillet 2022, 29 898 exploitations agricoles sont certifiées HVE dont 69 % en vigne. La croissance a été exponentielle dans cette filière.« La voie A, agroécologique, a été renforcée et la voie B, comptable, supprimée », a rappelé Arnaud Lagriffoul, responsable développement durable et filières chez De Sangosse. Toutes les entreprises repasseront leur certification sur ces nouvelles bases. « L’effort technique va être important pour celles de la voie B, soit 31 % des exploitations certifiées en arboriculture et 19 % en maraichage, souligne-t-il. En permettant la baisse de l’IFT, en optimisant les surfaces non traitées et en valorisant les méthodes alternatives, les biosolutions sont l’un des leviers pour obtenir les dix points validant la stratégie phytosanitaire. »

 

Alternatives au cuivre, le biocontrôle a un rôle à jouer

Les solutions de biocontrôle sont très attendues pour réduire les usages de cuivre dans les vignes et vergers. Le site EcophytoPic héberge depuis un an une cartographie des solutions alternatives au cuivre issues de l’analyse de 400 expérimentations menées en France ces 20 dernières années.  Bertille Matray, conseillère en viticulture bio à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, a présenté le 17 janvier le projet AlterCuivre. L’objectif de cette démarche est de repenser le système de production plutôt que de chercher un produit de substitution à cette substance active d’origine minérale. Parmi les leviers, elle cite la prophylaxie, les variétés de vigne résistantes, soit 440 ha recensés en 2020 par FranceAgrimer, les préparations naturelles non préoccupantes et le biocontrôle. Dans ce dernier cas, les produits composés de phosphonates ou d’extrait d’huile d’orange douce se révèlent intéressants. «  On ne peut pas se passer complètement du cuivre, a-t-elle souligné, mais en veillant à une très bonne qualité de la pulvérisation avec un matériel adapté à ce produit de contact, on peut aussi réduire sa dose. Quant à la mise en œuvre des alternatives, elles nécessitent un accompagnement des agriculteurs. »

 

Les méthodes alternatives aux produits phytopharmaceutiques concernent trois des items du volet stratégie phytosanitaire pour obtenir la certification environnementale (HVE).

Les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) ne sont pas des produits phytopharmaceutiques, elles ne disposent pas d’autorisation sur le marché. Elles peuvent être utilisées pour un usage phytosanitaire.

Elles recouvrent :

  • les substances de base utile à la protection des cultures au titre de l’article 23 du règlement CE n°1107/2009 (complété par l’article 28)
  • les substances naturelles à usage biostimulant