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Comment les agriculteurs et les conseillers s’approprient-ils la bioprotection ?

Substances d’origine naturelle ou mimant la nature, les solutions de bioprotection se sont d’abord déployées en vigne, arboriculture et maraichage. Désormais, l’offre s’étoffe en grandes cultures. De nouvelles stratégies de protection s’élaborent notamment en blé.

Comment sont évaluées les solutions de bioprotection sur le terrain par les structures de conseil ? Quelles sont les attentes des agriculteurs et des conseillers ?

Prise de hauteur et retour d’expérience sur le raisonnement de la bioprotection avec un agriculteur, un viticulteur et trois conseillers.

« L’envie d’explorer d’autres façons de protéger les cultures s’accélère »

Animatrice du réseau bio des chambres d’Agriculture, Mélanie Béranger travaille aussi avec les conseillers intervenant en agriculture conventionnelle. Les solutions de bioprotection font partie du socle de moyens communs à tous les modèles agricoles qu’évaluent les équipes terrain. Son constat ? La bioprotection dépasse le stade du questionnement. Bien accompagnés, les agriculteurs n’hésitent pas intégrer ces solutions dans les stratégies de protection, y compris en grandes cultures.

Mélanie Béranger, animatrice du réseau Bio des Chambres d’agriculture

« Le déploiement de la bioprotection en vigne s’appuie sur l’expérimentation terrain »

En viticulture, les solutions de bioprotection constituent un pilier essentiel de la protection des vignes en relais de la prophylaxie pour limiter la pression des bioagresseurs. Elles s’insèrent aussi dans les programmes phytosanitaires pour réduire les doses de produits conventionnels. Dans tous les cas, les conseillers sollicitent l’avis des structures d’expérimentation pour affiner leurs recommandations. Décryptage avec Marie-Laure Panon du service vigne du Comité Champagne.

« Le déploiement de la bioprotection en vigne s’appuie sur l’expérimentation terrain »,

« Précision et réactivité sont les maîtres mots pour optimiser la bioprotection »

La certification Haute valeur environnementale incite les viticulteurs à s’engager plus loin sur la voie de la durabilité. En appellation Cognac, elle est même un pré-requis pour accéder au marché à l’exportation. David Moreau, viticulteur charentais, a pris très tôt les devants. Il a changé en dix ans sa façon de protéger ses vignes, en misant sur la synergie entre les solutions de bioprotection. Et ça marche.

David Moreau, viticulteur appellation Cognac

« Avec la bioprotection, j’agis par pragmatisme »

Agriculteur dans la Somme, à Querrieu, et professeur d’agronomie, Hervé Mesnard cultive du blé, du colza, des betteraves et des pommes de terre. Il utilise principalement du soufre, en complément d’un fongicide conventionnel, pour notamment contrôler l’oïdium. Son crédo : réfléchir à d’autres méthodes de protection pour préserver la biodiversité tout en maintenant le potentiel de production de ses cultures.

Hervé Mesnard, agriculteur dans la Somme

« Privilégier une combinaison de biosolutions pour la bonne santé des plantes et du sol »

En concevant les stratégies de protection des agriculteurs, Nicolas Bouy, conseiller agronomique dans la Marne et l’Aube pour European Agro Technologie, les positionne dans une approche globale pour avoir des plantes plus résilientes.

Nicolas Bouy, conseiller agronomique pour EAT dans l’Est